I - Caractères généraux

        Les champignons sont des végétaux inférieurs; démunis de chlorophylle, ils sont tributaire des autres être vivants; pour assurer leur subsistance; ils doivent trouver matière et énergie en consommant la matière organique; comme les animaux, comme nous-mêmes ce sont des consommateurs, des hétérotrophes.

MYCELIUM. C'est avec les algues que les affinités morphologiques sont les plus nettes. L'appareil végétatif est très simplifié, indifférencié sous le nom de thalle; Algues et Champignons constituent ensemble l'embranchement des Thallophytes; d'ailleurs, ils peuvent s'associer de façon mutualiste pour donne les Lichens, êtres frustres, mais parmi les plus résistants connus.

        Sans tiges, ni racines, les champignons se résument à un réseau de filaments microscopiques, dont on ne peut se faire une idée lorsque le sol gorgée d'eau, après un orage, semble foisonner en surface de moisissures blanchâtre: l'ensemble constitue le mycélium. La culture du champignon de Paris nécessite l'ensemencement de fumier par du mycélium vendu sous le nom de "blanc" de champignon.

        Ces filaments sont très fragiles et se dessèchent très rapidement. Quelle que soit leur zone de développement, dans le sol, dans l'humus, dans la litière tombée au sol, une forte humidité leur est obligatoire. C'est pour cette raison que ces végétaux hygrophiles préfèrent les climats humides, la période automnale (encore chaude et suffisamment arrosée), les sous-bois ombragés. Nos régions tempérées et humides leur conviennent parfaitement; la région méditerranéenne leur est moins favorable; en somme, partout où la forêt elle-même se développe bien, du niveau de la mer à l'étage montagnard et subalpin.

        Réduits au seul mycélium masqué dans le sol ou dans les débris de végétation, les champignons resteraient invisibles. Mais quand ils se reproduisent, surtout chez ceux auxquels nous allons nous intéresser ici, les champignons font preuve d'éxubérance et d'imagination, parfois démoniaques comme en témoignent les termes de "Bolet satant" ou de "ronds de sorcières".

REPRODUCTION. La fécondation est discrète; elle est réduite à l'acte essentiel, c'est à dire à la fusion de deux filaments qui mélangent leur cytoplasme et leur noyau; mais elle n'est jamais consommée, puisque les deux noyaux accouplés ne fusionnent pas. C'est ensuite que l'activité créatrice et reproductrice du champignon se déchaîne avec l'élaboration de l'organe disséminateur, le fruit, que les mycologues appellent carpophore et que tout le monde connaît sous le nom de chapeau. Le vocable de champignons à chapeau est admis comme tel en mycologie.

        Rapporté à la taille du mycélium microscopique, le plus petit des chapeaux, celui d'une Delicatula, fait figure de géant: c'est une des excentricités des champignons qui, invisibles toute une année, viennent promener leur chapeau sous notre nez, le temps d'une promenade, pour disparaître ensuite comme des feux follet jusqu'à l'année suivante. Ce chapeau tisé de milliers de filaments mycéliens, le champignon peut l'élaborer en quelques jours et le faire jaillir du sol en une nuit chez certaine espèces.

HYMENIUM. C'est sur le chapeau, sous ce dernier, ou à son intérieur, que s'élaborent les organes de dissémination que sont les spores, véritables semences microscopiques dont on ne peut matérialiser la présence qu'en observant une "sporée", c'est à dire la masse colorée tombée d'un chapeau sur une feuille de papie, ou d'une chapeau à l'autre, chez les espèces vivant en touffes. La zone sporogène, pièce maîtresse, déicate, constitue l'hyménium; c'est à ce niveau que s'éablit la classification des champignons à chapeau.